Colloque Le bracelet électronique, Etat des lieux, état des savoirs PROGRAMME (PDF) ICI & AFFICHE (PDF) ICI
Comité scientifique et d’organisation Annie KENSEY (Ministère de la Justice, DAP) ; Laurence DUMOULIN (CNRS-Pacte) ; René LEVY (CNRS-Cesdip) ; Christian LICOPPE (Telecom ParisTech)
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Ce colloque international et interdisciplinaire propose de dresser un état des lieux/état des savoirs sur le placement sous surveillance électronique, fixe ou mobile, communément connu sous le nom de bracelet électronique. Dans un colloque tenu à Fribourg1 en 2004, les organisateurs se demandaient si le bracelet électronique avait un avenir en Europe. Dix ans plus tard, il est certes évident que le bracelet électronique s’est développé, qu’il a intégré de nouvelles possibilités technologiques (incluant en particulier la technologie du GPS), qu’il a gagné du terrain tant en Europe que dans d’autres régions du monde, par exemple en Asie. Parallèlement, les recherches et réflexions sur le placement sous surveillance électronique se sont développées dans les disciplines classiquement intéressées par la pénalité2 : sociologie pénale, criminologie mais aussi dans d’autres pans de la sociologie – comme la sociologie des sciences et des techniques (STS) – ou dans d’autres disciplines comme la science politique, l’anthropologie… Sur ces deux fronts, le temps semble donc venu de faire le point tant sur les politiques et pratiques d’utilisation du placement sous surveillance électronique fixe (tagging) ou mobile (tracking) que sur les approches scientifiques que celui-ci suscite, les questions qu’il soulève. Ces interrogations ont, pour certaines d’entre elles, été posées dès les débuts du bracelet électronique et sont toujours d’actualité comme celles de l’extension de la surveillance dans des sociétés de contrôle ; de la diffusion de la pénalité dans l’espace social ou encore celle de la recomposition des pratiques professionnelles des surveillants de prison et des conseillers d’insertion et de probation. D’autres problématiques, plus neuves, apparaissent comme l’émergence de nouveaux métiers autour de la surveillance à distance réalisée par des opérateurs, la reconfiguration du rapport à l’espace et à la mobilité pour les surveillés... Si l’extension du dispositif et la diversification de ses usages sont incontestables, l’ampleur, l’intensité, la portée et les effets de son utilisation restent à documenter.
Six axes transversaux, six pistes problématiques nous semblent particulièrement heuristiques et constitueront la trame des sessions de ce colloque :
Comment expliquer la diffusion de ce dispositif ? Quels sont les acteurs et groupes d’acteurs qui participent à la genèse, la promotion et la circulation de cette solution pénale ? Peut-on repérer des espaces internationaux ou transnationaux, des réseaux qui contribuent à la valorisation de ce dispositif ? Quelles sont les éventuelles tactiques et stratégies de résistance au développement de ce type de sanction ?
En quoi est-il un objet-frontière autour duquel sont traduits et mis en réseau différents types d’acteurs, logiques, valeurs, intérêts ? En quoi permet-il de voir des logiques de co-production et d’hybridation d’une logique pénale et d’une logique technique ? Concrètement, comment la matérialité du dispositif pèse-t-elle sur la façon dont cette peine en milieu ouvert est accomplie, pensée et vécue ?
Le bracelet électronique est aussi un marché où des acteurs privés, des constructeurs, des fournisseurs, des consultants ont des intérêts et structurent une offre. Quel est le rôle de ces acteurs ? Quelles relations entretiennent-ils avec les administrations publiques qui recourent aux PSE/M ?
Comment les pratiques de PSE/M sont-elles vécues, par les personnes surveillées, par leurs familles et plus largement leur entourage ? Quelles places prennent-elles dans l’économie des relations interpersonnelles, familiales, amicales ? Comment les recomposent-elles ?
Le placement sous surveillance à distance est imbriqué avec d’autres mesures disponibles et modes de sanction : le PSE mord-il sur la liberté, sur la prison, ou sur d’autres peines alternatives (semi-liberté, …) ? Quels sont les effets comparés du PSE/M par rapport à d’autres sanctions, notamment sur la question des récidives et des sorties de délinquance ?
Le bracelet électronique est un dispositif de surveillance qui se diffuse dans les espaces ordinaires et notamment domestique. Comment le PSE/M s’inscrit-il dans des problématiques plus larges de traçabilité des individus, dans des sociétés dites de surveillance ?
Les communications pourront relever des différentes disciplines de sciences sociales, dès lors qu’elles reposeront sur des recherches empiriques, qu’elles soient appuyées sur des méthodes quantitatives ou qualitatives.
Le colloque aura lieu les 11, 12 et 13 janvier 2016 à Télécoms ParisTech (Paris, 13e). Les présentations se feront sur invitation, mais le colloque sera ouvert au public.
PROGRAMME
Durée des présentations : 40 minutes suivies de 15 mn de discussion. Length of presentations : 40 minutes, followed by 15 mns of discussion
Langues de travail : français et anglais, sans traduction Working languages : French and English without translation
13.00 : accueil/Welcome 13.30-14.00 : Ouverture du colloque et mots de bienvenue/Opening and introduction 14.00-17.15 : La surveillance électronique : perspectives générales/Electronic monitoring : general perspectives
16.00-16.15 : pause
9.00 - 13.00 : Le PSE comme solution d’action publique et comme marché /EM as public policy and market:
11.00h-11.15h : Pause
13.00-14.00 : Déjeuner/Lunch 14.00 -18.00 : Le PSE comme sanction/ EM as punishment:
Pause: 16.00h-16.15h
20.00 : diner/Dinner
9.00 –13.00 : Le PSE comme vécu/EM as experience
Pause-café: 11.00h-11.15h
13.00-14.00 : Déjeuner/Lunch 14.00-16.00 : Le PSE comme dispositif de surveillance/ EM as a surveillance device
16.00-16.15 : Clôture/End of conference
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